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À MM. J. Hetzel et A. Lacroix..


Hauteville-House, 19 juillet [1863].
Messieurs,

Je continue d’applaudir au beau travail de monsieur Brion[1]. Ses derniers dessins, la petite Cosette, le père Fauchelevent, Jean Valjean dans la fosse, la mort du Colonel, les deux enfants sous le fardier, prouvent une étude profonde et réussie du livre. C’est un effet très grand, très saisissant et très sombre que le Napoléon retournant vers Waterloo.

Pour moi, monsieur Brion réussit de plus en plus dans cette traduction où il combine une foule de qualités diverses. C’est un beau talent ; le succès qu’il obtient est parfaitement mérité et je suis charmé d’en être l’occasion.

Je vous remercie, messieurs, et puisque vous m’en faites l’offre gracieuse je vous demanderai 7 exemplaires du petit format et 3 du grand. Vous voyez que j’use en vraie liberté et en toute cordialité de la latitude que vous voulez bien me laisser. Recevez, messieurs, avec toutes mes félicitations pour M, Brion et pour vous, l’assurance de mes sentiments très distingués.

Victor Hugo[2].


Au Directeur du Phare de la Loire.


Hauteville-House, 4 août 1863.
Mon honorable et cher concitoyen.

Le Phare de la Loire va reparaître[3]. À vrai dire, il n’avait point disparu. Sa trace restait dans tous les cœurs convaincus et dans tous les nobles esprits. La liberté, momentanément éclipsée, laisse toujours derrière elle de ces traînées lumineuses. On n’a qu’à regarder au-dessus de sa tête, on voit où la

  1. Brion, dessinateur de grand talent, a illustré Les Misérables et reproduit les principaux personnages de Quatrevingt-treize.
  2. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale.
  3. Après une suspension de deux mois, Le Phare de la Loire publia dans son premier numéro (9 août 1863) cette lettre.