Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/458

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40 000 volumes (deux mille nouveaux exemplaires de son édition en vingt volumes laquelle s’est déjà vendue à 12 000 exemplaires). Il faut donc que de mon côté je sois à Guernesey mercredi. Mon voyage va avoir la rigidité d’un projectile. Ce bête de dimanche anglais me fait perdre un jour, un jour que j’aurais pu te donner, mon Victor ! Voici l’extrémité où me réduisent, d’une part l’arrivée de Houssiaux à Guernesey mercredi, et d’autre part, ce manque de steamer-post le dimanche. Je reste ici inutilement aujourd’hui. Je partirai demain dimanche pour Ostende, lundi matin pour Douvres, et le soir entre six et neuf heures (vu les chances de mer) je serai à Londres. Je descendrai chez Kayser, au Royal Hôtel. Je t’écris ce mot bien vite. Dès que tu l’auras reçu va au Royal Hôtel, retiens-y deux chambres à un lit, non contiguës, pour lundi 5. En outre, prie mesdames de Putron de me faire l’honneur de souper avec moi ce même soir, et commande un souper pour six personnes, composé surtout de choses froides, vu l’incertitude de l’heure et les retards possibles de la mer. Les plats chauds courraient risque de se refroidir ou de se dessécher. Fais pour le mieux. Je serai bien heureux d’offrir ce petit moment d’hospitalité d’auberge au charmant et excellent groupe d’amis qui t’entoure. Le lendemain mardi, tu m’emballeras pour Weymouth, et mercredi à une heure, si Dieu y consent, je serai à Hauteville-House, où je soupirerai après ton prompt retour. — Je t’embrasse, mon enfant bien-aimé.

V.

Notre gracieuse compagne de voyage t’envoie ses plus maternelles tendresses.

Hier j’ai traité dans mon auberge, outre Charles et Lecanu, MM. Frédérix, Lacroix et Verboeckhoven. Le dîner a été charmant, pourtant avec la tristesse de l’adieu. — Nous avons bu à ta santé. — Je te conterai le tas d’ovations, bien cordiales du reste, dont je m’esquive. Sérénade à Vianden, fête et concert à Rochefort, etc.

Donc, mon fils bien-aimé, à lundi soir, au Royal Hôtel, vous tous[1].


À François-Victor[2].


10 octobre [1863]. H.-H.

Tu sais quelle montagne de lettres m’attendait à mon retour. Je me décide à y faire brèche aujourd’hui, et j’y trouve une lettre de Louis Blanc

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.