Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/526

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très petit texte de façon à appeler tout de suite le lecteur au roman, et à faire de ce chapitre une simple note pour renseignement.

Je persiste à croire que, publié avec la deuxième édition, il ferait un excellent effet.

C’est la distribution gratuite aux premiers acheteurs qui déplaît à mes éditeurs. Elle est pour moi de loyauté. Ils la disent impraticable. Avec la note ci-dessous dans les journaux toute difficulté s’évanouit. Insistez sur ce point.

Du reste, il est encore tout à fait temps.

Que Charles et Victor voient de ma part ces messieurs, leur lisent cette lettre, et leur redemandent mon manuscrit (copie) du Chapitre préliminaire, qu’ils fassent supprimer le commencement d’impression, s’il y a lieu, distribuer le caractère, etc. Puis mes fils me renverront immédiatement cette copie poste pour poste. Je les engage à n’en rien lire. Elle est hideusement griffonnée.

Plus tard, je resterai juge et maître, et seul juge et seul maître, de la convenance et de l’opportunité de cette publication.

J’ai laissé une option à mes éditeurs à des conditions. Ils acceptent l’option sans les conditions. Or cela est indivisible. Les conditions sont absolues.

Je remets la conclusion de cette affaire à mes fils bien-aimés, et je compte sur eux. Ils peuvent se faire montrer toutes mes lettres.

Je veux :

Ou la publication immédiate.

Ou le renvoi de mon manuscrit.

Le sage et le raisonnable et l’utile, ce serait la publication avec la deuxième édition, et le don loyal et gratuit aux premiers acheteurs. C’est ce qu’on a fait pour la grande préface du Dernier jour d’un Condamné. Le fait relatif à Notre-Dame de Paris, invoqué par M. Verboeckhoven n’a aucun rapport avec celui-ci. Le temps me manque pour l’expliquer. Mes éditeurs n’y regardent pas à me faire écrire des lettres de dix pages. Mais moi je sens que j’y perds mon temps et que j’y fatigue mes yeux.

Cependant, puisque j’y suis, je vais continuer.

Je crois mes éditeurs absolument démoralisés par les injures dites aux Chansons des Rues et des Bois. Ils sont aussi silencieux et aussi pâles devant Les Travailleurs de la mer que feu Gosselin l’était, avant la publication, devant Notre-Dame de Paris. (Ma femme s’en souvient.) En attendant, tout à l’excellente et admirable affaire Proudhon, ils négligent la mienne. Rien ne se fait de ce qui a été fait pour Les Misérables, ni prospectus, ni annonces, ni publicité. La publication dans toutes les capitales, qui avait réussi aux Misérables,