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d’amis que vous rencontrerez. Certes, il ne faut pas du Roi s’amuse à Bruxelles. C’est déjà trop de Ruy Blas pour ces bons Welches. J’ai écrit à Lermina mon opinion nette sur MM. Sarcey et Proudhon, et je l’ai engagé à lire l’article de Pelletan dans la Revue des 2 mondes. — Garibaldi, Mentana, Ruy Blas, le Christmas, etc., tout cela m’avait fort dérangé, et vous auriez eu le droit de me gronder si je ne m’étais remis bien vite au travail. — Maintenant, je me lève au point du jour, j’écris jusqu’au coup de canon du soir, et je suis content de moi.

Je vous serre tous sur mon vieux cœur.

V.[1]


À Philippe Burty.


H.-H., 20 janvier 1868.

J’ai la bête.

Elle est superbe. Le japonais est le Barye du crapaud. Quel sculpteur ! Venez donc un de ces jours dans mon île voir quel bel effet fait ce monstre à côté de l’autre monstre l’Océan.

Merci con todo el mio corazon.

Victor Hugo[2].


À Paul Meurice.


H.-H., 23 janvier.

Cher Meurice, mon avis le voici :

Rothschild et Pereire seuls peuvent se risquer à faire un journal politique[3]. La situation de la presse va être pire qu’auparavant. Au régime sans frais succède le régime avec frais. On n’était qu’averti, on sera condamné. On n’avait à craindre qu’un commis, on aura à craindre un juge. Le pire valet, c’est le juge. On sera supprimé, plus ruiné. Je ne comprends pas la gauche, qui vote cette loi. Au reste, il n’y a qu’un cri parmi nous proscrits. La gauche devrait protester en masse contre cette trahison qui s’intitule progrès. Il n’y a de possible (et encore !) qu’un journal littéraire. — J’ai reçu la quittance des 618, je ne tirerai sur vous qu’avec discrétion. Comment vous dire à quel point je vous aime.

V.[4]
  1. Bibliothèque Nationale.
  2. La Revue, octobre 1905.
  3. « Êtes-vous d’avis que nous devrions faire un journal ? Auguste y semble disposé maintenant. Mais vous, qu’en pensez-vous ? » Lettre de Paul Meurice.
  4. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.