Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/119

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vous compris, à Bruxelles, tout cela m’a ravi. Vous me racontez l’incident Kean-Ruy Blas en termes charmants.

Je voudrais bien connaître tous ces braves et vaillants jeunes gens pour les remercier. Serrez pour moi les mains amies.

Voudrez-vous être assez bon pour lire à ma femme la lettre que voici. Je commence à être débordé par la quadruple dépense Paris-Bruxelles-Outremer-Hauteville-House. Quatre maisons, c’est un peu lourd.

Je vous prédis que c’est vous qui serez et qui resterez le vrai maître de Faust.

Tuus
V.[1]


À Paul Meurice[2].


H.-H., 23 février.

On n’est pas exquis sans être profond. Vous le prouvez au public dans vos œuvres, et à moi dans vos lettres. Je vous l’ai souvent dit, vous êtes pour moi tout Athènes. Un applaudissement de vous c’est un bruit de renommée.

Maintenant les figures vivent, vous allez en voir sortir le drame. Mais comme vous le pressentez admirablement ! Vous avez l’esprit sensitive. Vous avez toutes les délicatesses parce que vous avez toutes les forces. Avec quelle tendresse je songe à vous !

Hélas, vous souffrez donc encore ! quelle lumière vous attend au sortir de cette ombre ! Les paradis sont proportionnés, et vous avez droit au plus grand et au plus beau. Je vous aime bien.

V.[3]


À Madame Rattazzi[4].


Hauteville-House, 24 février 1868.

Hélas ! madame, j’en appelle à votre cœur noble et charmant et à votre généreux esprit : après le crime commis à Mentana sur l’Italie, non par la France, mais par l’odieux gouvernement français, je ne puis plus élever la voix en Italie que pour réclamer Rome et acclamer la République. Vous me comprendrez et vous m’approuverez.

Victor Hugo[5].
  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.
  4. Inédite.
  5. Bibliothèque Nationale.