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À Théodore de Banville.


3 septembre.

Mon doux et cher poëte, vous savez dire les grandes et bonnes paroles. Je souffre, et votre serrement de main me fait sentir qu’on m’aime, et que je vis[1].


À Victor Pavie.


septembre.

J’ai le cœur navré ; je sens que vous m’aimez toujours un peu ; j’entends votre voix comme la voix de mon passé et de ma jeunesse, doux et sombre appel.

Je suis vieux, j’irai bientôt où est cette grande âme qui vient de partir.

À vous ex imo.

V. H.[2]


À Auguste Vacquerie[3].


6 7bre.

Les trois âmes sont comme mêlées dans ces trois fleurs[4]. Je ne sais si je pourrai me résigner au partage. Mes enfants trouveront après ma mort cette relique dans votre lettre l’enveloppant et l’expliquant. Cher Auguste, mon cœur est avec vous. Merci. Merci[5].


À Madame Marie Menessier-Nodier[6].


Dimanche 13 septembre.

Chère Marie, je n’ai pu vous répondre tout de suite. Un sanglot ne s’envoie pas dans une lettre. Elle vous aimait bien. L’an dernier, à pareille époque, à Chaudfontaine, nous vous lisions ensemble. Elle pleurait alors sur votre père, comme aujourd’hui vous pleurez sur elle.

À vous mon vieux cœur.

V.[7]
  1. Archives de la famille de Victor Hugo.
  2. Archives de la famille de Victor Hugo.
  3. Inédite.
  4. Auguste Vacquerie avait cueilli, sur le tombeau de Léopoldine et de Charles Vacquerie, trois fleurs qu’il avait envoyées à Victor Hugo.
  5. Bibliothèque Nationale.
  6. Inédite.
  7. Communiquée par la librairie Cornuau.