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de cœur (?) avec nous. Donc la conclusion d’ici serait Porte-Saint-Martin.

Décidez, ô mes deux arbitres !

Je suis dans mon petit for intérieur pour la Porte-Saint-Martin[1].


À Madame Rattazzi.


Hauteville-House, 13 novembre.

Ne me demandez pas de vers ni de prose : demandez-moi, Madame, d’être remué jusqu’au fond de l’âme par une lettre comme celle que je reçois ; demandez-moi de vous admirer, de vous applaudir, de vous contempler, — de trop loin, hélas ! — Demandez-moi de comprendre qu’une femme comme vous est un chef-d’œuvre de Dieu. Les poëtes ne font que des Iliades, Dieu seul fait des femmes comme vous ; c’est ainsi qu’il se prouve. Tout ce que vous me dites m’émeut. Je ne puis songer sans un regret mélancolique, et presque amer, à cette place rayonnante que vous m’avez donnée dans votre imagination. C’est la gloire, Madame, qu’une telle place, cela eût pu être mieux que de la gloire !... Laissez-moi m’incliner devant votre souveraineté de grâce, de beauté et d’esprit, et permettez qu’à distance, et sans chercher à franchir toute cette mer et toute cette terre qui nous séparent, et en restant dans mon ombre, et en m’y replongeant même plus profondément et plus résolument, je me mette, en pensée du moins, à vos pieds. Madame !

Victor Hugo[2].


À Paul Meurice[3].


19 9bre mardi.

Vous ne pouvez vous tromper, et tout ce que vous me dites est excellent. L’intervention de ce brave ouvrier avec son idée n’avait de sens que si l’attaque et l’acharnement du Réveil continuaient. Puisqu’il y a trêve, il faut renoncer à cette intervention. Donc rien à publier de ce côté-là. Je vous attends demain ou jeudi. J’eusse ardemment voulu vous avoir tous les deux. Enfin il faut se résigner. Que de conseils à vous demander ! que de choses à vous dire. Je vous serre dans mes vieux bras.

V.[4]
  1. Torquemada. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Nouvelle Revue internationale, numéro de Pâques 1898.
  3. Inédite.
  4. Bibliothèque Nationale.