Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/246

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Foucher passe sa vie à plaider mes circonstances atténuantes. Naturellement cela fait dire : Pour qu’un parent si proche soit si tiède, il faut que ce Victor Hugo soit un bien grand criminel littéraire ! Il embrouille une chose très nettement racontée par ma femme. C’est à propos de ma pension élevée de 2 000 à 6 000 fr., comme dédommagement à moi offert par Charles X pour l’interdit de Marion de Lorme. Voici le fait. Ma femme et Sainte-Beuve étaient dans mon cabinet quand une lettre du ministre de l’intérieur La Bourdonnaye m’arriva. J’ouvris la lettre. C’était l’annonce des 6 000 fr. de pension. Je tendis la lettre à ma femme et à Sainte-Beuve et je leur dis : Lisez. Puis je pris une plume et je me mis à écrire sur la première feuille de papier qui me tomba sous la main. Ils lisaient pendant que j’écrivais, et tous deux gardaient le silence. Je signai, et je posai la plume. Sainte-Beuve me demanda :

— Qu’allez-vous répondre ?

Je lui dis : — Ceci.

Et je lui tendis ce que je venais d’écrire.

C’était la lettre de refus.

C’est aussi simple que cela. Paul Foucher embrouille bizarrement ce fait si précis.

Je ne crois pas du reste que cela vaille la peine de rectifier. — Mais conseillez-lui de se rapprocher un peu plus du Rappel, sinon dans sa politique, au moins dans sa littérature.

Cher Auguste, cher ami, cher maître, je vous confie Lucrèce Borgia.

À vous. Ex imo[1]


À Charles[2].


H.-H., 4 février.

Merci, mon bien-aimé Charles, j’ai ta dépêche, je reconnais ton cœur. Remercie mes admirables amis, Meurice et Vacquerie. Je vais leur écrire.

Je veux que vous ayez tout de suite, ton frère et toi, une part de ce succès[3]. Je donne :

1° À toi, mon Charles 500 fr.

2° À Petit Georges 250 1 000 fr.

3° À Petite Jeanne 250

À Victor 500

  1. Publiée en partie dans Marion de Lorme. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Lucrèce Borgia.