Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il se trompe, mais il ne trompe pas. Je vous abandonne les autres. Que je voudrais vous voir ! Mais est-ce que le nouveau Faust ne va pas faire un de ces jours son apparition, c’est-à-dire son lever, car ce sera une étoile dans le ciel de l’art. — Votre puissant esprit peut tout mener de front, la polémique et la création. C’est pourquoi j’espère. Un livre de vous est une manne pour les intelligences. Le vieil oiseau Esprit qui est en moi ouvre le bec.

Je vous aime bien, cher Auguste.

V.[1]


À Jean Aicard[2].


Hauteville-House, 2 mars.

Vous avez fait tout simplement, mon jeune confrère, une œuvre exquise[3]. L’invention dans la tradition, rien n’est plus charmant. Le style est fin et fort, les figures nettement dessinées et capricieusement peintes, c’est l’idylle et c’est la comédie, un écho de Virgile entendu à travers Plaute. Je vous remercie. J’aime les talents nouveaux, j’aime les jeunes étoiles. Vous êtes une de mes joies.

Non, je n’ai pas reçu votre article sur l’Homme qui Rit. Il s’est égaré en route. Tâchez de me l’envoyer directement. Je serais charmé de le lire.

Et encore bravo ! et encore merci !

Victor Hugo[4].


À George Sand.


Hauteville-House, 2 mars 1870.

Merci, ma noble amie, vous venez de vaincre. Encore un triomphe[5] !

Un triomphe pour cette gloire superbe, George Sand, un triomphe pour cette lumière sublime, la vérité !

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite. — Victor Hugo avait envoyé cette lettre dans une enveloppe où était imprimé cet article de la loi :
    Code pénal, liv. III, tit. Ier, art. 187 :
    Toute suppression, toute ouverture de lettres confiées à la poste, commise ou facilitée par un fonctionnaire ou un agent du gouvernement ou de l’administration des postes sera punie d’une amende de seize francs à trois cents francs.
    Le coupable sera, de plus, interdit de toute fonction ou emploi public pendant cinq ans au moins et dix ans au plus.
  3. Il s’agit sans doute d’un acte en vers : Au clair de la lune, paru en 1870.
  4. Communiquée par M. Léon de Saint-Valery.
  5. L’Autre, représenté au théâtre de l’Odéon, le 15 février 1870.