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Cher Meurice, Charles va venir à Hauteville. Vous devriez bien y venir aussi, et Auguste, ne fût-ce que quinze jours. Cela me ferait toute une fête autour de moi.

À vous. À vous. À vous[1].


Au même[2].


H.-H., 22 avril.

Je pense qu’à cette heure vous avez mon envoi parti lundi matin. Il a dû arriver mardi soir et s’est croisé en route avec votre lettre. Mais croyez-vous le moment bon pour lancer votre numéro d’exception ? Ne vaudrait-il pas mieux attendre que la pétarade du plébiscite fût tirée ? Après la dernière fusée éteinte, vous paraîtriez. Au reste, vous savez mieux que moi ce qu’il faut faire. Ne vous gênez pas pour me renvoyer Saint-Arnaud si, comme moi, vous le trouvez dangereux. Ce que je vous donnerai, moins long, sera moins scabreux. Quelles fortes et charmantes pages vous écrivez dans le Rappel sur tout ce hourvari. Il passera, vos articles, feuilles d’histoire, vivront.

On vous présente demain samedi 23 la traite de 13 000 fr.

J’ignore l’adresse de Banville. Voulez-vous lui transmettre ceci ? Sa Florise est charmante.

Cher Meurice, comme je vous aime[3] !


À Swinburne.


Hauteville-House, 24 avril 1870.
Mon noble et cher confrère.

Vous avez fait à quelques vers de moi l’honneur de les traduire. J’ai l’humiliation de ne pas savoir l’anglais, et j’ai fait lire votre traduction à une charmante femme anglaise, ma voisine. Elle vient de me dire : Swinburne vous a traduit comme votre fils a traduit Shakespeare. Elle est dans l’admiration de vous, cher poëte, et de vos œuvres. Elle me dit, et je le sais, que vous êtes le premier poëte actuel de l’Angleterre.

Je vous ai écrit à l’occasion de vos magnifiques articles sur l’Homme qui Rit, répétés, vous le savez sans doute, par plusieurs journaux de France et de Belgique (notamment par le Rappel).

  1. Lettre publiée en partie dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.