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À Jules Janin.


28 mars 1872.

Votre lettre m’émeut. Qu’elle est éloquente ! J’irai vous voir, vous serrer la main, causer avec vous. Que de choses à vous dire ! Qui eût pu prévoir que l’imbécillité bourgeoise aurait jamais la puissance de mettre un mur entre nous[1] !

Toujours votre ami.

V. H.[2]


À Paul Meurice[3].


Dimanche matin.

Ma foi, tant pis. J’ai interrompu mes épreuves pour lire votre article si beau, si vrai, si sage, sur l’Internationale. Prenez-vous-en du retard à vous-même, cher ami.

Je vous envoie des corrections sur lesquelles j’appelle votre attention dans À la France de 1872, aussi bien pour le Rappel que pour Ruy Blas.

À ce soir.

V.

Je vous signale tout de suite une grosse bévue de l’imprimerie. Toutes les pièces (de l’Année terrible) doivent tomber en belle page. Autrement elles ont l’air d’être toutes des sections de la même, ce qui les rendrait inintelligibles[4].


Au même[5].


Vendredi midi [mars 1872].

Les oreilles ont dû vous faire un fier bourdonnement avant-hier. Nous avons passé toute la soirée à parler de vous. Madame Meurice vous

  1. Lettre de Janin : « ... J’ai quelquefois pleuré le temps misérable où votre nom mal imprimé dans mon futile domaine soulevait les colères et les clameurs de Bonaparte et de ses esclaves. Votre nom, plus puissant que jamais, me force à une réserve qui me chagrine. » — Cette réserve lui était imposée par le Journal des Débats. Le critique et le poète, tant que dura l’empire, étaient unis contre Bonaparte ; l’empire tombé, Janin orléaniste, tout en restant l’ami de Victor Hugo, était son adversaire politique.
  2. Clément Janin.Victor Hugo en exil.
  3. Inédite.
  4. Bibliothèque Nationale.
  5. Inédite.