Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/336

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rôle, si j’ai un rôle, n’est pas dans cette Assemblée-ci. Pourtant Victor et Lockroy m’ont fait des objections ; ils vous les diront ; nous nous sommes provisoirement arrêtés à un moyen terme. La réponse immédiate n’est pas possible. Ce serait une forte imprudence. Lockroy et Victor vous diront ce que nous croyons expédient et sage en ce moment.

Mais j’espère que vous viendrez, et que vous me ferez cadeau de votre congé. Je vous offre, ainsi qu’à Madame Meurice, le premier étage de Hauteville-House. Vous me conseilleriez. Jamais ma vieille sagesse n’a eu plus besoin de vous consulter ; jamais mon vieux cœur n’a eu plus besoin de vous voir.

Donc, à bientôt. — À tout de suite.

V.[1]


Au même.


H.-H., 30 7bre, 9 h. du soir.

Cher Meurice, je vous ai écrit aujourd’hui, Lockroy vient de partir, et depuis son départ, tout vient de changer d’aspect. À peine Lockroy était-il parti que j’ai reçu de Crémieux un télégramme ainsi conçu :

Crémieux à Victor Hugo.
Accepterez-vous la candidature algérienne ? Serez-vous mon adversaire ? Amitié.

Ceci m’a décidé. Je refuse d’être l’adversaire de Crémieux. Je lui ai immédiatement écrit la lettre dont je vous envoie copie. Vous pouvez publier tous ces faits dans le Rappel. Crémieux a été mon avocat, et est mon ami. Jamais je ne lui ferai concurrence.

Je trouve cette solution excellente.

Et je vous attends à Hauteville-House, ô mon ami !

V. H.[2]


À Crémieux.


Hauteville-House, 30 7bre, 8 h. du soir.

Je reçois votre dépêche, mon cher Crémieux, jamais vous ne me trouverez sur votre chemin que pour vous aimer, vous aider et vous applaudir. Du moment où vous êtes sur les rangs, c’est à vous que la nomination est

  1. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.
  2. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.