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À Émile Blémont,
Directeur de la Revue la Renaissance.


30 mai 1873.
Mon jeune et cher confrère,

J’envoie à nos vaillants et gracieux amis de la Renaissance mon obole pour notre cher Albert Glatigny.

La Renaissance me charme, et je lis avec bonheur cet éloquent et spirituel journal. Dites-le à nos amis.

Vous êtes chef dans la jeune légion des esprits qui sont aujourd’hui l’honneur de cette fin de siècle. Vous êtes une de ces âmes de lumière que j’aime[1].


À Paul Meurice.


H.-H., 9 juin 1873.

Ce matin, à midi et demi, j’ai écrit la dernière ligne du livre Quatrevingt-treize. Je l’ai écrite avec la plume qui vous écrit en ce moment. Ce premier ouvrage est un commencement d’un grand tout. Ne sachant pas si j’aurai le temps de faire toute l’immense épopée entrevue par moi, j’ai toujours voulu peindre cette première fresque. Le reste suivra. Deo volente. Cela sera intitulé :

Quatrevingt-treize.

Premier récit : La guerre civile.

C’est la Vendée. — Cela aura, je crois, deux volumes.

Si vous étiez ici, mon doux et admirable ami, je vous en lirais. Vous viendrez, j’espère.

Je tiens à vous annoncer mon accouchement. De là cette lettre écourtée. Je vous écrirai bientôt plus longuement.

D’après votre indication, je tirerai sur vous, vers le 15 7 000 fr. — Quant à Rochefort, je me range à votre avis. Il faut attendre et observer. Écrire à Thiers serait stérile. M. Jean Destrem devrait voir M. Edmond Adeur, qui est de bon conseil. — À bientôt, et ici, j’espère.

Amo te.'Ama nos[2].
  1. Archives de la famille de Victor Hugo.
  2. Correspondance entre Victor Hugo et Paul Meurice.