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Au même.


23 août 73.
Mon jeune et cher confrère,

Je vous écris coup sur coup, mais c’est que votre « Hercule[1] » est vraiment bien beau. Le coup de foudre final fait plus que briser le cœur, il le serre. On sent derrière cette mort la pauvre femme qui va mourir de faim. Quel contre-coup ! Je vous remercie d’avoir attaché mon nom à cette page tragique et puissante, et je suis votre ami.

Victor Hugo[2].


À Paul de Saint-Victor[3].


Paris, 25 août.

Vous voulez donc voir ma maison, cher grand écrivain. Vacquerie me communique votre lettre. Hauteville-house n’est maintenant qu’une masure ; trois ans d’absence, cela ruine un logis ; tout est en loques, les tentures tombent, les dorures s’en vont, la chambre que j’habite est un galetas, la maison d’ailleurs n’a jamais été finie ; cela dit, allez-y, et surtout quand j’y serai, venez-y. Victor est mieux en ce moment ; j’espère que l’été prochain le verra à Hauteville-house et vous y verra aussi. Je serre la main qui a écrit tant de belles et nobles pages. — À bientôt.

Victor H.[4]


À Jules Claretie.


Bruxelles, 31 août.

Je vous remercie de m’avoir fait lire vos belles pages sur la guerre et votre livre patriotique et émouvant[5]. Un souffle de progrès vivifie votre généreux esprit. Un drame poignant n’est qu’un drame ; si de hautes idées humaines et sociales y sont mêlées, c’est une œuvre.

  1. Léon Cladel avait dédié à Victor Hugo l’Hercule, une des nouvelles de son livre : Les Va-nu-pieds.
  2. Les Nouvelles littéraires, 30 mars 1935.
  3. Inédite.
  4. Collection Paul de Saint-Victor.
  5. Les Prussiens chez eux.