Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome III.djvu/39

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police, tomber Hernani, on dirait que le public ne veut plus de cette littérature, et le tour serait joué. Si cela était certain, ne vaudrait-il pas mieux que je fisse, moi, de la reprise ultérieure de mes pièces (sans hâte, mais certaine) une condition à la reprise d’Hernani ? Sino, no. Qu’en pensez-vous ? J’ai prié Meurice d’en causer avec vous. Votre avis fera loi pour moi. Remerciez de ma part l’excellent et robuste peintre Bracquemond[1]. C’est là un talent que j’aime. — Voulez-vous être assez bon pour transmettre ce mot cordial à M. E. Thierry. — Il faut, certes, que M. Bellier ait sa loge. Voulez-vous lui dire que j’ai reçu de lui quatre vers charmants (sans son adresse, et sans le livre que ces vers annonçaient). M. Bellier est un de mes plus sympathiques souvenirs. M. Philibert Audebrand ne demande pour lui qu’une place ; la seconde est pour M. Jules Lermina, à qui vous avez donné une stalle pour le Fils, et qui a raconté dans le Soleil ses applaudissements. Je vous les recommande donc toutes deux. J’écrirai à Bruxelles. J’écrirai à Frond. Je mets mon Introduction sous votre protection. Sub alis tuis. Ce qu’on dit aux séraphins, on peut le dire aux aigles.

À vous ex intimo[2].


À Albert Lacroix.


Hauteville-House, 28 avril 1867.

Mon cher monsieur Lacroix, la traite de 4 500 francs que je vous ai annoncée tirée par moi à vue sur vous vous sera présentée probablement en même temps que cette lettre. Je persiste à penser que l’Introduction publiée à part en brochure, fort papier, format des Misérables, avec un titre que j’y mettrais, servirait votre livre. Ne pas la vendre plus de 75 centimes[3].

Je ferai là-dessus ce que vous voudrez. Je juge absolument inutile de vous renvoyer corrigée la fin de votre épreuve, puisque vous avez à Paris le bon à tirer du tout. Paraissez le plus tôt possible.

J’apprends que vous vous décidez enfin à faire les éditions in-18 du William Shakespeare et des Chansons des rues et des bois. Employez pour cela (songez-y) le William Shakespeare que je vous ai remis, en octobre 1865, avec quelques corrections et indications utiles. Notre Déclaration de paix arrivera très à propos au milieu de ce vacarme de guerre, et je suis heureux de penser qu’elle servira votre livre[4].

  1. Bracquemond, peintre, graveur et aqua-fortiste renommé, exécuta en gravure un frontispice-titre et trois illustrations pour les œuvres de Victor Hugo.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. L’Introduction à Paris-Guide fut en effet tirée à part, mais vendue 2 francs.
  4. Collection Louis Barthou.