Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/108

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Après ce devoir accompli, je suis sûr du moins que deux choses me resteront, votre estime et la mienne.

Je mets à vos pieds mes hommages respectueux[1].


À XXX.


7 7bre [1853-1855].

Votre nom, Monsieur, est de ceux qui plaisent à mon oreille. Plus d’une fois, dans l’Assemblée Constituante, j’ai voté dans les grandes questions de progrès et de liberté d’accord avec votre loyal et généreux parent.

Je voudrais pouvoir vous remercier autrement qu’en prose pour ces beaux et nobles vers que vous m’adressez. Ils me vont au cœur. J’y sens toute l’âme d’un poëte. Vous êtes de cette admirable génération nouvelle qui rayonne déjà comme l’aube à l’horizon. Vous nous continuerez comme nous avons continué nos pères, et vous mènerez de front tous les progrès à la fois. Jeunes gens, Dieu est avec vous !

Laissez-moi vous féliciter de cette poésie vengeresse où vous flétrissez ces misérables que leur passé talonne, et laissez-moi vous remercier par un serrement de main.

Victor Hugo[2].


À XXX.

Dieu qui m’a frappé dans ma fille vous frappe dans votre mère, il nous donne en retour à chacun dans le ciel, à vous une sainte, à moi un ange. Hélas ! nous eussions mieux aimé, vous et moi, ce que nous avions sur la terre.

Prenez courage, monsieur, ayez l’œil sur votre bel avenir d’homme et de poëte. Le talent sort et se fait jour par ces plaies que Dieu nous fait au cœur.

Je vous serre la main, et je suis à vous.

Ex imo.
Victor Hugo[3].
  1. La Française, 4 mai 1946. — Bibliothèque Nationale.
  2. Collection Charles Pelliot.
  3. L’autographe, 2 mars 1872.