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À Aglaüs Bouvenue.


4 mai.

Monsieur, votre album est bien beau. J’ai déménagé, je n’ai pas une minute à moi, je n’ai pas pu vous dire encore combien j’ai été charmé en feuilletant ce recueil magnifique. Vous avez fait de mon dessin un fac-similé surprenant. L’ensemble de cette publication, estampes et texte, est absolument complet ; c’est curieux et c’est beau. Je crois à un grand succès dont tout l’honneur vous reviendra, ainsi qu’à votre excellent et spirituel collaborateur M. Burty.

À bientôt, j’espère. Je vous serre la main.

Victor Hugo[1].


À Swinburne[2].


18 mai 1874. Paris.
Mon honorable et éminent confrère,

M. Michaëlis, mandataire des Auteurs français, va à Londres, et je saisis cette occasion pour vous envoyer, à vous le poëte de l’Angleterre, le cordial serrement de main des poëtes de France. Vous savez comme je vous aime. Vous m’avez adressé, à l’occasion de la mort de mon bien-aimé fils, un sonnet éloquent et pathétique. Je ne vous ai point écrit alors, je n’en avais pas la force ; aujourd’hui je reviens un peu à la vie, et je veux que vous sachiez, cher poëte, que mon vieux cœur est à vous.

Victor Hugo[3].


Au même[4].


Hauteville-House, 1er juillet.
Mon honorable et cher confrère,

Devant votre beau livre, je suis Tantale. Figurez-vous ma faim et ma soif, et mon supplice. Je ne sais pas l’anglais. Une gracieuse amie m’a tra-

  1. La Revue, octobre 1903.
  2. Inédite.
  3. Communiquée par le British Museum. Londres.
  4. Inédite.