Sémiramis fut un monstre, mais un beau monstre ; la Grèce et l’Orient n’en font pas d’autres.
Babylone tout entière est dans cette sombre et éblouissante figure.
La volupté et la cruauté sont le même phénomène ; les êtres comme Sémiramis le prouvent.
Je remercie le poëte, je remercie le sculpteur qui évoquent puissamment cette Reine belle et hideuse ; je les félicite, je leur envoie mon double applaudissement[2].
Ces apparitions du passé sont utiles ; elles renseignent le présent.
Il y a eu des Sémiramis dans notre histoire ; et l’on pourrait dire que Sémiramis, c’est plus qu’une Reine, c’est la Royauté même : Crime et Splendeur !
En nous remettant ces visions lumineuses et terribles sous les yeux, l’art fait son devoir ; c’est pourquoi je félicite le sculpteur et le poëte.
Depuis deux jours. Madame, je savais l’affreuse nouvelle[4]. Je venais précisément d’élever la voix pour ces malheureux enfants condamnés.
Voix perdue, hélas ! Votre fils entre dans la grande amnistie d’en haut. Dieu a commué sa peine et l’admet dans sa lumière. Que ceci adoucisse votre deuil.
Je me mets à vos pieds, pauvre mère[5].
- ↑ Léon de Labcssade, critique et romancier, a publié quelques études sur le xixe siècle.
- ↑ Léon de Labessade. — La Sémiramis ailée.
- ↑ Lettre reproduite en tête de La Sémiramis ailée.
- ↑ Extrait du Carnet : « 12 juin 1874. — Ce pauvre Maroteau vient de mourir à Nouméa au moment où j’élevais encore la voix pour lui ».
- ↑ Actes et Paroles. Depuis l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.