Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Au même[1].


H.-H., 6 juillet.

Ne vous étonnez pas que j’aime tant vos lettres, elles sont mon succès. Ce ne sont pas des éloges que je leur donne, c’est de la joie que j’en exprime. Joie un peu enfantine peut-être, mais naturelle après une si longue gestation. Au reste, cette joie, tous ici la partagent, car on lit vos lettres comme on distribue la manne. Victor est le lecteur. Barbey d’Aurevilly poursuivi par son épitaphe nous a follement amusés. Du reste voici l’été, tant mieux si la vente ne s’en ressent pas, mais elle eût fléchi momentanément que cela ne m’eût pas étonné. Ce serait l’oscillation normale de la saison. Les journaux anglais disent que, loin de baisser, elle croît. Tant mieux. Le Times dit : Décidément, V. H. est le lion de la littérature. Lion dans le sens anglais. Le Morning Advertiser fait un immense et excellent article où il glorifie tout, en faisant seulement quelques réserves sur Waterloo. — Êtes-vous parti ? Cette lettre vous trouvera-t-elle à Paris ?

À vous. Toujours à vous[2].


Au même[3].


H.-H., 16 juillet.

Cher Auguste, vous voilà heureux, libre, aux champs, tout à votre pensée, vous faisant aider par la grande nature à quelque grande œuvre. Je suis content de vous sentir débarrassé de moi.

Et pourtant je regrette ce bon temps où nous nous écrivions sept lettres par semaine. Les Misérables nous ont fait vivre trois mois de la même vie. Nos deux pensées n’avaient qu’une aile, aile double, mais une, mêlée au même azur et au même idéal.

À bientôt. Je rêve au beau drame que vous allez nous faire.

Tuus.
V.[4]


À Paul Meurice[5].


H.-H., dimanche 20 [juillet 1862].

Vous recevrez ma lettre aujourd’hui. Me voici suspendu à votre réponse. Je pense que ce mot-ci vous trouvera encore à Paris, et je vous envoie trois

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Bibliothèque Nationale.
  5. Inédite.