Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/337

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je vous en envoie dix (Feydeau, Alexandre, Baudelaire, Masson, Després, Paul Foucher, Varin, Boudon, Lindau, Busquet). Il y a des adresses que j’ignore. Voulez-vous les mettre et vous charger, ô fratelle mi, de tout faire jeter à la poste. (Ici les deux formules de mon adjuration vers vous.) Merci et pardon.

Voyant que vous retardez votre arrivée, le printemps retarde la sienne. Nous sommes encore dans la pluie et la brume. Venez ! libera nos. — À vous, à vous, à vous.

V.[1]


À Herzen[2].


Hauteville-House, 16 mai.
Cher compatriote d’exil,

C’est de moi que le remerciement doit venir. Je vous remercie pour la médaille[3] ; je vous remercie pour vos excellents mémoires dont je lirai la suite comme j’ai lu le commencement avec un intérêt sympathique et profond ; je vous remercie enfin et surtout d’être vous, l’homme éloquent et vaillant qui sert la cause des peuples, le russe qui réhabilite la Russie, l’écrivain du progrès et de la liberté, l’apôtre patriote et cosmopolite.

Je vous serre la main.

Victor Hugo.


À Auguste Vacquerie[4].


14 juin. Dimanche. H.-H.

Voici, cher Auguste, l’exemplaire pour M. de Saint-Victor. Voudrez-vous vous charger de lui transmettre ce bon ? Je vous réponds bien vite un mot. Je suis tout heureux d’un très beau et très bon article de Mme George Sand sur votre livre. Vous avez pour vous tous les grands esprits, et ce qui complète le succès, tous les niais, les fourbes, les lâches et les drôles contre vous. Votre livre est pour moi une sorte de livre de chevet. Je l’ai sur ma table. De temps en temps je l’ouvre, et je lis au hasard, et quand je ne tombe pas sur une page redoutable et poignante, je tombe sur une page charmante et          [5], c’est une puissante œuvre, et vous devez vous en apercevoir en entendant les uns crier et les autres applaudir. — Je suis

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Médaille frappée à l’occasion du dixième anniversaire de la Typographie russe libre, à Londres.
  4. Inédite.
  5. On ne peut lire le mot, la lettre étant déchirée à cet endroit.