Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., En voyage, tome I.djvu/17

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& son intelligence, tout son temps & tout son cœur. Entouré de ce qui lui restait de reliques, — il s’était dépouillé pour le Musée, — il paßa le meilleur de ses vieux jours a travailler, avec plus d’amour encore, aux monuments qu’il élevait à Victor Hugo. Il claßa dévotement les manuscrits inédits, fouillant, en familier du génie, dans cet amoncellement de merveilles. Il découvrit des actes nouveaux, des variantes aux poèmes, des chapitres aux romans, que sais-je ? toute une œuvre inespérée. Il publia quinze volumes posthumes. Il ne se reposa jamais. Souvent, il fit taire son imagination qui l’invitait à penser à son œuvre propre — car la vie s’usait : il voulait rester seul avec Victor Hugo, jusqu’à la fin. Il rêvait, en écoutant un hymne : ses souvenirs.

Et quand la mort est venue, le vieux poète s’est blotti contre son adoration, jalousement, avec une sorte de câlinerie sublime.


Georges VICTOR HUGO.