Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., En voyage, tome II.djvu/420

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d’un certain temps je m’aperçus que le bon prêtre voulait dire : l’étymologie.

Il écrit sur le livre des voyageurs à la fonda : — Songe ici, ô mortel, que mort tu seras mangé des vers.

J’ai pris la plume et j’ai ajouté : et que vivant tu es mangé des puces.

(Texte : pensa aqui, ô hombre mortal, que muerto comido eras de las viermes. — Y que vivo comido eras de las pulgas.)


mules et muletiers.

Mules tondues, à la queue près dont on se sert pour dessiner un T sur la croupe de l’animal.

Mules avec plaques de cuivre sur le museau, harnachées de caparaçons de laine à glands rouges, portant d’énormes poissons, thons ou esturgeons, dont la queue passe sous la housse.

Ce poisson qui va au pas au soleil dans la montagne doit arriver frais.

Muletiers. Têtes tondues. Un mouchoir noué autour.

Plus au sud, têtes rasées, et le mouchoir devient un turban.

C’est la meilleure coiffure à cause de la sueur qui coulerait des cheveux sur les yeux.

1er muletier. — Culotte courte, bas bleus, veste de velours, grand chapeau rond à larges bords. Couverture blanche à carreaux rouges sur l’épaule. Espadrilles.

2e — Chapeau de paille avec ruban noir, culotte courte, bas blancs à dessins en relief. Paquet au bout d’un bâton. La muleta, bariolage de jaune, de bleu, de vert et de rouge, sur l’épaule.

Leurs culottes déboutonnées vers le genou laissent voir leurs jarrets rudes et velus.


Les muletiers basques auxquels je me joins.

Passage formidable. Tournant effrayant. Sentier étroit semé de petites pierres rondes, dont le coude se dessine abrupt sur l’abîme et sur le ciel. La