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Pont-Audemer, 12 juillet.

Je ne t’écrirai encore, mon Adèle, que quatre lignes aujourd’hui. Ma pauvre lettre est toujours là, inachevée. Je ne sais plus comment je ferai pour te conter tout ce que je vois. Je n’ai pas le temps de respirer entre la cathédrale et l’océan. On me dit que la poste va partir et je me hâte d’y jeter ce mot. Je ne veux pas que tu sois sans lettre de moi.

J’espère que tout va toujours bien là-bas et que je vous trouverai tous bien portants et bien contents à mon retour qui est prochain.

Je crains bien de n’avoir pas le temps de t’écrire tout ce que je vois, mais j’en garderai une partie pour nos bonnes causeries de Fourqueux.

Embrasse pour moi nos chers petits. Mille amitiés à Martine et aux amis. Serre les mains de ma part à ton père, et toi je te garde pour la bonne bouche. La bonne bouche c’est la tienne, à laquelle j’envoie bien des baisers.

Ton Victor.