Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/689

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui, comme une jeune tigresse,
Bondit rugissante d’amour ?

Que m’importe, juive adorée,
Un sein d’ébène, un front vermeil !
Tu n’es point blanche ni cuivrée,
Mais il semble qu’on t’a dorée
Avec un rayon du soleil.

N’appelle donc plus la tempête,
Princesse, sur ces humbles fleurs,
Jouis en paix de ta conquête,
Et n’exige pas qu’une tête
Tombe avec chacun de tes pleurs !

Ne songe plus qu’aux frais platanes,
Au bain mêlé d’ambre et de nard,
Au golfe où glissent les tartanes…
Il faut au sultan des sultanes ;
Il faut des perles au poignard !


22 octobre 1828.