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L’ÂNE.

Agonise depuis tout le temps qu’il hiverne
Dans cette épouvantable et béate caverne.

Pauvres hommes, par l’homme, hélas, suppliciés,
Vous vous y prenez mal, mais, quoi que vous fassiez,
Vous êtes à l’attache, et la courroie est forte ;
Votre maigre science économique avorte ;
Elle se nomme Faim, Désespoir, Buzançais ;
L’effort est vain ; après toutes sortes d’essais,
Le joug tient, la douleur persiste, le mal dure,
Vous ne détruisez pas la fatalité dure,
La loi de nuit, la loi de mort, la loi de sang.
Ah ! le malheur appelle et l’homme dit : Présent.