Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/132

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« Veille, étude, ennui, patience,
Travail, cela brûle les yeux ;
L’unique but de la science
C’est d’être immensément joyeux.

« Le vrai savant cherche et combine
Jusqu’à ce que de son bouquin
Il jaillisse une Colombine
Qui l’accepte pour Arlequin.

« Maxime : N’être point morose,
N’être pas bête ; tout goûter,
Dédier son nez à la rose,
Sa bouche à la femme, et chanter.

« Les anciens vivaient de la sorte ;
Mais vous êtes dupes, vous tous,
De la fausse barbe que porte
Le profil grec de ces vieux fous.

« Fils, tous ces austères visages
Sur les plaisirs étaient penchés.
L’homme ayant inventé sept sages,
Le Dieu bon créa sept péchés.

« Ô docteurs, comme vous rampâtes !
Campaspe est nue en son grenier
Sur Aristote à quatre pattes ;
L’esprit a l’amour pour ânier.

« Grâce à l’amour, Socrate est chauve.
L’amour d’Homère est le bâton.
Phryné rentrait dans son alcôve
En donnant le bras à Platon.