Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Pour qu’avec un tendre sourire
Elle vînt jusqu’à son chenil,
Le mage Oxus à l’hétaïre
Offrait un rat sacré du Nil.

Un antre traversé de poutres
Avec des clous pour accrocher
Des peaux saignantes et des outres,
Telle était la chambre à coucher.

Près de Sarah, Job le psalmiste
Dormait là sur le vert genêt,
Chargeant quelque hyène alarmiste
D’aboyer si quelqu’un venait.

Phur, pontife des Cinq Sodomes,
Fut un devin parlant aux vents,
Un voyant parmi les fantômes,
Un borgne parmi les vivants ;

Pour un lotus bleu, don inepte,
La blonde Starnabuzaï
Le recevait, comme on accepte
Un abbé qui n’est point haï.

Ségor, bonze à la peau brûlée,
Nu dans les bois, lascif, bourru,
Maigre, invitait Penthésilée
À grignoter un oignon cru.

Chramnès, prêtre au temple d’Électre,
Demeurant, en de noirs pays.
Dans un sépulcre, avec un spectre.
Conviait à souper Thaïs.