Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XII.djvu/308

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Admire. C'est ainsi qu'on vole au firmament.
Comprendre le génie est le commencement.
L'esprit religieux, dans ce monde où nous sommes,
Ébauche l'hymne à Dieu par un hymne aux grands hommes.
Les grands hommes, enfant, sont les lueurs de Dieu.
Ils sont l'ardente roue autour du sombre essieu.,
Ils jettent, des hauteurs de leùr brûlant solstice,
L'un de la vérité, l'autre de la justice,
L'autre de la sagesse, et tous de l'infini.
Le penseur qui, d'en bas à leur splendeur uni,
Tente l'ascension de leur sommet austère,
Voit dans tous ces esprits les degrés du mystère;
Il sent dans chacun d'eux l'être inconnu, qui vit,
Il va de l'immortel à l'éternel, gravit
Du poète au prophète et du sage à l'apôtre,
Et, montant pas à pas d'une clarté sur l'autre,
Épelant le saint nom sur chaque front vermeil,
Fait avec les rayons une échelle au soleil.

XV L'hexamètre,