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XX La bête regarda l'homme



La bête regarda l'homme venir vers elle.
Ses quatre pieds, sa croupe âpre et surnaturelle,
Et son ventre hideux couvraient plus d'un arpent;
Avec les torsions subites du serpent
Elle avait l'oeil du tigre, et les vautours farouches
Volaient sur elle ainsi que sur un ver les mouches;
On eût dit que le mont sous son poids étouffait
Un lion rugissant près d'elle n'eût pas fait
Plus d'effet que Moschus soupirant une idylle;
L'ombre semblait avoir peur de ce crocodile;
Sa gueule était le gouffre où la lave apparaît;
Ses glissements étaient marqués-dans la forêt
Par des écrasements de-roches et de chênes;
Sa prunelle était faite avec toutes les haines
Que l'enfer fait flamber à, ses noirs soupiraux;
Elle rugit. -Bonjour, lézard, dit le héros.

XXI Batailles!