Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/127

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D'affreux murs, noirs dans l'ombre, absolument farouches;
Là les bouches auront des bontés pour les bouches;
C'est mon programme. Il est un arbuste gourmand
Dont la feuille est d'un tour si frais et si charmant
Qu'on en faisait jadis une couronne aux verres;
Il orne les vieux murs d'alcôves peu sévères;
C'est par lui qu'un logis qui s'écroule est complet;
Belle, ce tapissier des masures me plaît.
Viens, nous serons heureux, et pour auxiliaires,
 
Ô belle, nous aurons les dieux, les chants, les lierres.
Le mois de mai fera son devoir; Dieu clément
Le veut; on entendra chuchoter vaguement
Des profondeurs d'oiseaux sous des épaisseurs d'arbres;
On se parlera bas; les seins seront des marbres,
Non les coeurs; on aura quelque ami pour témoin,
Sans empêcher pourtant qu'il aille un peu plus loin.

26 mai.