Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/305

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Que son éclair montre à notre âme
Toutes ces faces de géants,
Martel qui terrasse Abdérame,
Jeanne qui délivre Orléans;
Et ces preux, beaux dans leur croyance,
Bayard qui ne plia jamais,
Marceau qui mourut sous Mayence,
Hoche qui fut mort devant Metz!
Qu'on écoute leurs voix bruire,
Et qu'on ne puisse deviner
Si c'est Kléber qu'on entend rire,
Ou le ciel qu'on entend tonner!
Que ce fier glaive de la France
Soit le glaive du genre humain;
Qu'il abolisse la souffrance,
Epée aujourd'hui, soc demain;
Qu'il soit pour tous la délivrance,
Qu'il perce le nuage obscur,
Et qu'il nous rende l'espérance
Ici-bas, et là-haut l'azur!
Que ce glaive crée et foudroie,
Qu'il sème à coups d'éclairs le jour,
Et qu'il en sorte de la joie,
Et qu'il en sorte de l'amour.
Sur toute la terre ravie,
Qu'il allume avec sa clarté
Un sublime orage de vie,
De victoire et de liberté!