Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/56

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La bise éteint, brise, emporte
Le flambeau,
Et souffle, toujours plus forte,
Par-dessous la noire porte
Du tombeau.
 
Notre bonheur est livide,
Et vit peu.
Hélas! je me tourne avide
Vers le sépulcre, ce vide
Plein de Dieu.
Dieu, là, dans ce sombre monde
Met l'amour,
Et tous les ports dans cette onde,
Et dans cette ombre profonde
Tout le jour.

Ô vivants qui dans la brume,
Dans le deuil,
Passez comme un flot.qui fume,
Et n'êtes que de l'écume
Sur l'écueil,
Vivez dans les clartés fausses,
Expiez!
Moi, Dieu bon qui nous exauces!
Je sens remuer les fosses
Sous mes pieds.

Il est temps que je m'en aille
Loin du bruit,
Sous la ronce et la broussaille,
Retrouver ce qui tressaille
Dans l