Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/103

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Qu’il vienne des coquins sur la honte qu’on sème ;
Qu’à propos de Monsieur Bonaparte troisième,
Morlot cite Hildebrand, Troplong Justinien ;
Qu’en ce gouvernement napoléonien
Le grand Napoléon soit pris, qu’on rende Hercule
Grotesque, Achille farce et Nemrod ridicule ;
Qu’on fasse du clinquant, du faux, des oripeaux,
Avec les,grands exploits, avec les grands drapeaux,
Avec les saints chevrons des brigands de la Loire " ;
Que cet empire, utile aux banques, ait pour gloire
De n’avoir point d’Eylau, d’Essling ni d’Austerlitz ;
Qu’on soit des enrichis contents d’être avilis,
Que le public opprobre à la Bourse se cote ;
Que l’aigle se marie avec une cocotte ;
Soit. Que m’importe à moi ! j’ai l’immense dédain ;
Je regarde pousser les fleurs de mon jardin,
La mer chante, et je vois naître l’aube candide ;
D’Austerlitz éclipsé le soleil sort splendide ;
Et si César décroît, les bois me sont témoins
Que le doux mois d’avril n’a pas un nid de moins.