Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/132

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Quel marronnier, sachant que l’on ne doit pas voir
Les nids tremblants, renonce à faire son devoir,
Et refuse aux oiseaux d’épaissir son feuillage ?
Tous les ans, aussi beau qu’Achille et que Pélage,
Une flamme à la main, Mai, ce libérateur,
Apparaît, cuirassé d’azur, sur la hauteur,
Rit, chasse ce tyran, l’hiver aux yeux moroses,
Redore l’aube, et met hors de prison les roses,
Et tire le verrou glacé qui retenait
Captifs l’acacia, la ronce et le genêt,
Et le fourmillement des feuilles recommence.
Qu’est-ce que Morny fait à la Dryade immense ?
Est-ce qu’un seul.bouton d’églantier s’est flétri
Parce que Rouher passe appuyé sur Piétri ?
L’épanouissement universel prospère ;
Le tilleul qui n’est pas troublé d’une vipère,
Ignore Mérimée, et couvre les sentiers
D’un mystère où l’amour s’ajoute volontiers ;
Depuis vingt ans, toujours de plus en plus charmante,
La forêt pousse, et verte, et vieille, et jeune, augmente
Son frais tumulte, au bruit d’une cité pareil. -

Je suis juste, et c’est vrai ; je constate, ô soleil,
Sous ce ciel où, superbe et tranquille, tu montes,
Le lent grandissement des arbres, et des hontes.

8 août.

XLVIII ON EST CE PERSONNAGE…