Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/302

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IV À l’heure où je t’écris,


À l’heure où je t’écris, je suis dans un village.
Le soleil brille ; octobre a jauni le feuillage ;
Je vois là-bas, les toits d’un.charmant vieux château.
Force rouges pommiers couronnent le coteau,
Si,chargés qu’on soutient par des fourches leurs branches.
Mon hôtesse est coiffée, à la mode d’Avranches
D’un immense bonnet qui lui tombe aux talons.’
Dans la cuisine où luit le cuivre des ,poêlons
Bout un vaste chaudron tout rempli d’herbe verte,
Et, passant au grand trot devant ma porte ouverte,
Un petit paysan rit sur un grand cheval.

Lé château fut bâti pour Anne de Laval
Par le beau roi François premier. Dans les mansardes
Les vieilles font sécher au vent d’affreuses hardes.
Sur la colline où mène un sentier dans les prés,
On aperçoit parmi les branchages pourprés
Un pauvre vieux clocher qui tousse et s’époumonne
A convier au prêche Alain, Claude et Simone.

V Voici que la saison décline,