Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/31

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Pour frapper les traîtres,
Faux dieux et faux prêtres,
Vil groupe inhumain,
Debout dans mon aire
Je montre au tonnerre
Le plus court chemin.

C’est la sainte cause.
Mon vers superpose
La justice au mal,
Jésus à Tibère,
L’idéale sphère.
Au gouffre animal.

Cette œuvre est la vraie.
Abhorrer l’ivraie
C’est aimer l’épi.
Je trouve dans l’antre
De l’histoire, où j’entre,
Tacite accroupi ;

Juvénal, ce fauve,
Eschyle au front chauve,
Me disent : C’est bien.
Sombre philosophe,
Je mets dans ma strophe
Le vent libyen.

L’ombre est mon amante ;
J’aime la tourmente,
Le déchaînement ;
J’aime le désordre
Des rois que vient mordre
L’ïambe écumant.