Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/424

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Il s’agit d’une fête à célébrer. C’est bon.
Comment s’y prendre afin d’avoir beaucoup de joie ?
On a de l’argent bien ; mais il faut qu’on l’emploie.
Vous avez une idée excellente : - Parbleu,
Illuminons la ville. Ayons tout au milieu
Un gros feu d’artifice avec des ifs superbes,
Des serpenteaux faisant de grands zigzags, des gerbes.
Comme ce sera beau ! le ciel sera très noir. -
Vous ne songez qu’au feu que vous allez avoir ;
L’eau se fâche, et voilà qu’il pleut sur vos fusées ;
Vos lampions fumants empestent vos croisées.
Vos gerbes sous l’averse ont l’air de lumignons.
C’est fort beau tout de même en dépit des grognons
Qui bougonnent : « J’ai froid. C’est manqué. Ça m’assomme » .
Une autre bonne idée est de donner la somme
Entière, avec l’espoir que Dieu dira merci,
Aux pauvres ; et notez cet avantage-ci,
C’est que le mauvais temps ne gâte point la fête.