Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/465

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Oh ! vers le progrès magnifique
Guidez les générations !
Malheur à l’âme qui trafique
De son soufflé ét de ses’ rayons !
Que le supplice vous attire !
Précipitez-vous au martyre !
De peur qu’il ne voie, dans les harems.
Penseurs ! pour vaincre il faut souffrir.
L’homme, qui ne peut rien connaître,
Marche de cette énigme : naître,
Jusqu’à cet abîme : mourir.

Sur son berceau naît son étoile.
Comme il ouvrait l’oeil, elle a lui.
Comme Isis sous le triple voile.
La conscience habite en lui.
Elle l’éclaire quand il doute ;
Elle lui, montre sur sa route
Tout ce. que la raison trouva ;
Elle est pareille à la glaneuse ;
Il est libre, elle est lumineuse ;
Il dit : Que suis-je? elle dit : Va.

Il sent qu’il contient le mystère,
Qu’il a la bêche et le jardin,
Qu’il doit, condamné de la terre,
Avec Babel refaire Eden.