Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/472

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CXXXVI Quoi ! tu doutes de l’âme !


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Quoi ! tu doutes de l’âme !
Et c’est l’astre qui brille, et c’est l’aube qui point !
Et que verras-tu donc si tu ne la vois point?
L’âme ! elle est dans le cri. L’âme ! elle est dans le verbe ;
Elle sort de la foule ainsi qu’un lys de l’herbe ;
Elle empêche Caton pensif de se courber.
Quand Danton, formidable et noir, laissait tomber
Ce grondement du haut dé la, tribune austère : .
- ’La Révolùtion, ô mâitres de la terre,
ô despotes, c’est l’heure où le lion a faim. -
Quand Cicéron disait : - Jusqués à quand enfin
Abuseras-tu, donc de notre patience,
Catilina ? - Quand Job sentait sa conscience
S’indigner contre l’ombre, et, s’écriait Assez !
Je souffre. Ayez pitié de moi, vous qui passez !
Tous ces hommes jetaient le sombre éclair de l’âme.