Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/489

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DOMUS ALTA, SOLO LA URENTE SEPULCR UM==


Livrée à tous les vents qui descendent du pôle,
Mon île est au milieu de la mer, et la Gaule
S’y fait chêne et granit ;
Elle est la grande roche altière et combattante ;
Et le tonnerre y vient comme un roi dans sa tente,
Comme un aigle à son nid.

Jeté là par l’exil, mon vieil ami sévère,
Regardant l’éclair luire aux cieux que je révère
Comme un âpre ataghan,
J’ai souvent fait ce rêve : avoir -ma sépulture
Dans cette formidable et farouche nature ;
Dormir dans l’ouragan.

Mais aujourd’hui qu’un souffle inconnu me rapporte
Dans ce Paris qui voit la bataille à sa porte
Et qui se tient debout,
Dans ce Paris où tout frémit, où rien ne tremble,
Qui s’emplit d’une pourpre immense, et qui ressemble
A l’urne où l’airain bout,