Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/50

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XV Ils nous raillent, disant :


Ils nous raillent, disant :
— Ces gens, en vérité,
Ont de bien mauvais yeux. Ils ont pris à côté
Des bons chemins, pourtant si doux et si faciles :
Où donc sont-ils allés, ces’ pauvres imbéciles ?
Ils ont voulu le deuil et la misère. Ils l’ont.
Dis donc, Magnan, dis donc, Sibour, dis ’donc, Troplong,
Il ne tenait pourtant qu’à ces idiots d’être
Comme nous riches, grands et rentés par le maître.
Les niais ! ils n’avaient qu’à dire : Ainsi soit-il !
Et, le sénat s’offrant, ils ont choisi l’exil ! -

Eux cependant, sans voir devant eux, vils, horribles,
Souillés, sanglants, ils vont aux ténèbres terribles,
A la honte, à la fange, à la calamité,
A Dieu qui dans la nuit les regarde irrité,
Au gouffre où court le fourbe et le traître et l’impie ;
Et leur cécité rit de notre myopie.

XVI Les prêtres des faux dieux