Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/508

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Ainsi 1 ’écrivain turc, dans la cour des mosquées,
Au devant du passant et du premier venu,
Se rue, et ses haillons troués montrent à nu,
Pendant qu’offrant son style il s’acharne à vous suivre,
Son flanc maigre que bat l’écritoire de cuivre.
[1858-1860]

Je préfère à Paris, au Louvre, aux Tuileries,
Aux grands carrosses d’or couronnés de laquais,
Aux spectacles, aux. bals, aux fêtes, aux banquets,
Au cirque éblouissant où plane l’écuyère,
Les chansons qu’on entend. le soir dans le bruyère.
Carnet, 1861

Tas d’esclaves ! histoire! Ah !,quel troupeau. nous sommes !
Tas de tyrans ! l’un chasse aux oiseaux, l’autre aux hommes ;
Ils s’ébattent ; chacun dans son genre.est complet ;
Chacun s’en va chasser la chasse qui lui plaît,
Marchant, l’un dans le sang, l’autre dans la rosée ;
Et chacun porte au poing sa bête apprivoisée :
Louis treize un faucon, et Richelieu le roi.
[1838-1840]

L’avare qui dans l’ombre enfouit loin du jour
Son trésor qui lui pèse,
Et qui croit toujours voir s’amonceler autour
La foule aux yeux de braise.