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XLV


À qui me livrera Louis Perez, mort ou vif, je lui donne deux mille écus.
Calderon, Louis Perez de Galice.


J’ai appris à frapper des mains et à pousser des cris de triomphe lorsque la flamme embrasait les châteaux. Je trempais mes mains dans le sang de mes ennemis, et ce sang servait de fard à mon visage.
Walter Scott, Harold l’intrépide.


Ma vie est un arbre mort, et ne vaut pas la peine que je la ménage.
Kotzebue, la Mort de Rolla.



— Baron Vœthaün, colonel des arquebusiers de Munckholm, quel est celui des soldats qui ont combattu sous vos ordres au Pilier-Noir qui a fait Han d’Islande prisonnier ? Nommez-le au tribunal, afin qu’il reçoive les mille écus royaux promis pour cette capture.

Ainsi parle au colonel des arquebusiers le président du tribunal. Le tribunal est assemblé ; car, selon l’usage ancien de Norvège, les juges qui prononcent sans appel doivent rester sur leurs sièges jusqu’à ce que l’arrêt qu’ils ont rendu soit exécuté. Devant eux est le géant, qu’on vient de ramener, portant à son cou la corde qui doit le porter à son tour dans quelques heures.

Le colonel, assis près de la table du secrétaire intime, se lève. Il salue le tribunal et l’évêque, qui est remonté sur son trône.

— Seigneurs juges, le soldat qui a pris Han d’Islande est dans cette enceinte. Il se nomme Toric Belfast, second arquebusier de mon régiment.

— Qu’il vienne donc, reprend le président, recevoir la récompense promise.

Un jeune soldat, en uniforme d’arquebusier de Munckholm, se présente.

— Vous êtes Toric Belfast ? demande le président.

— Oui, votre grâce.

— C’est vous qui avez fait Han d’Islande prisonnier ?