Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome I.djvu/334

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approché presque avec l’orgueil de lui ressembler. Pénétré de honte, il voila son visage vénérable de ses mains ; car ses yeux étaient pleins de larmes d’indignation, non contre la race humaine, mais contre lui-même. Son cœur noble et grand commençait à s’effrayer de la haine qu’il portait aux hommes depuis si longtemps en la voyant reproduite dans le cœur de Han d’Islande comme par un miroir effrayant.

— Eh bien ! dit le monstre en riant, ennemi des hommes, oses-tu te vanter d’être semblable à moi ?

Le vieillard frissonna.

— Ô Dieu ! plutôt que de les haïr comme toi, j’aimerais mieux les aimer.

Les gardes vinrent chercher le monstre, pour l’emmener dans un cachot plus sûr. Schumacker rêveur resta seul dans le donjon ; mais il n’y restait plus d’ennemi des hommes.