V
Quand, après avoir fait parcourir à l’étranger les escaliers en spirale et les hautes salles du donjon du Lion de Slesvig, l’huissier lui ouvrit enfin la porte de l’appartement où se trouvait celui qu’il cherchait, la première parole qui frappa les oreilles du jeune homme fut encore celle-ci : — Est-ce enfin le capitaine Dispolsen ?
Celui qui faisait cette question était un vieillard assis le dos tourné à la porte, les coudes appuyés sur une table de travail et le front appuyé sur ses mains. Il était revêtu d’une simarre de laine noire, et l’on apercevait, au-dessus d’un lit placé à une extrémité de la chambre, un écusson brisé autour duquel étaient suspendus les colliers rompus des ordres de l’Éléphant et de Danebrog ; une couronne de comte renversée était fixée au-dessous de l’écusson, et les deux fragments d’une main de justice liés en croix complétaient l’ensemble de ces bizarres ornements. — Le vieillard était Schumacker.
— Non, seigneur, répondit l’huissier ; puis il dit à l’étranger : Voici le prisonnier ; et, les laissant ensemble, il referma la porte, avant d’avoir pu entendre la voix aigre du vieillard qui disait : Si ce n’est pas le capitaine, je ne veux voir personne.
L’étranger, à ces mots, resta debout près de la porte ; et le prisonnier, se