Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome IX.djvu/296

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savaient pas que les défenseurs de la place étaient à court de poudre ; le deuxième étage était le dernier poste de résistance ; les assiégeants pouvaient croire l’escalier miné.

Ce qui était certain, c’est que l’ennemi ne pouvait échapper. Ceux qui n’étaient pas morts étaient là comme sous clef. Lantenac était dans la souricière.

Avec cette certitude, on pouvait se donner un peu le temps de chercher le meilleur dénoûment possible. On avait déjà bien des morts. Il fallait tâcher de ne pas perdre trop de monde dans ce dernier assaut.

Le risque de cette suprême attaque serait grand. Il y aurait probablement un rude premier feu à essuyer.

Le combat était interrompu. Les assiégeants, maîtres du rez-de-chaussée et du premier étage, attendaient, pour continuer, le commandement du chef. Gauvain et Cimourdain tenaient conseil. Radoub assistait en silence à leur délibération.

Il hasarda un nouveau salut militaire, timide.

— Mon commandant ?

— Qu’est-ce, Radoub ?

— Ai-je droit à une petite récompense ?

— Certes. Demande ce que tu voudras.

— Je demande à monter le premier.

On ne pouvait le lui refuser. D’ailleurs il l’eût fait sans permission.