Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome IX.djvu/487

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traité pour le droit de traduction de 93 en Angleterre et en Amérique moyennant 1 500 livres st. (37 500 francs).

Michaëlis recevra de moi 15 p. 100 au-dessous de 40 000 francs, 20 p. 100 au-dessus pour toutes les transactions qu’il fera en mon nom pour 93.

10 octobre. Claye m’envoie le spécimen typographique de Quatrevingt-treize. 16 pages de la copie font 26 pages du texte. Il y a 496 pages de copie. Le livre pourra faire trois volumes.

{14 octobre. J’ai porté chez Claye la copie du 1er volume de 93 jusqu’à la page 104 (1re partie).

18 octobre. J’ai porté chez Claye la fin de la copie du tome 1er de Quatrevingt-treize.

19 octobre. Je corrige les épreuves de 93.

20 octobre. Ce matin Meurice est venu déjeuner avec moi.

D’après son avis, 93 sera cliché en cuivre. Claye fera le tiers des frais. La feuille clichée en cuivre coûtera 45 francs. Claye donnera 15 francs, je donnerai le reste. Les clichés m’appartiendront.

2 novembre. Jeanne vient déjeuner avec moi. Je lui ai donné la mère Guignol, Polichinelle et le Gendarme. Elle étale tout cela sur le manuscrit de '93 qui est sur ma table. Nous jouons.

11 novembre. J’ai porté à Claye le premier tiers du 2e volume de 93.

20 novembre. J’ai fini ce matin à midi la revision de la copie du manuscrit de Quatrevingt-treize.

25 novembre. J’ai terminé, ce matin, la revision et le numérotage des chapitres du tome III de 93 sur la copie.

Victor Hugo note dans ses carnets des traites de traduction que M. Michaëlis lui a fait signer aux dates des 11 et 27 octobre, 26 et 29 novembre et du 3 décembre.

22 décembre. J’envoie à Meurice pour Claye la fin du manuscrit de Quatrevingt-treize.

28 décembre. Le 26, vers onze heures du soir, j’étais dans ma chambre rue Pigalle, je corrigeais une des dernières feuilles du tome III de Quatrevingt-treize, j’avais l’œil sur ceci que Gauvain dit à Cimourdain… « Je rêvais que la mort me baisait la main. »

C’est à ce moment-là qu’on m’a apporté le billet de Gouzien m’appelant en hâte près de Victor.

Le billet, collé sur le carnet, est ainsi conçu :

Cher et bien-aimé maître.

Nous attendons M. Sée qui doit venir d’un instant à l’autre. Victor est beaucoup plus mal depuis ce matin.

Votre très respectueux,
Armand Gouzien.

François-Victor Hugo mourut le 16 décembre.

L’éditeur pressait Victor Hugo de donner les dernières feuilles du tome III.

30 décembre. Aujourd’hui avant-dernier jour de l’année, j’ai corrigé en épreuves les dernières feuilles du tome III et dernier du livre Quatreving-treize.

19 janvier 1874. J’ai complètement achevé aujourd’hui la revision de Quatrevingt-treize. J’envoie ce matin le dernier bon à clicher.

30 janvier. Meurice a décidé que 93 paraîtrait que le 19 février à cause du dimanche gras qui tombe le 15.

31 janvier. M. Michaëlis est venu m’apporter pour Georges un grand jouet mécanique représentant la Claymore (de 93). C’est une corvette à roues. Les roues sont un anachronisme, mais c’est égal à Georges pourvu que le bateau aille sur l’eau.