Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/270

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LORD ROCHESTER, bas.
C’est ainsi que chez nous la chose se pratique.
DAVENANT.
Hé mais ! pour dénouer une œuvre dramatique,

Ces mariages-là sont commodes, vraiment.
Un caporal unit la belle avec l’amant ;
Tout est dit.

DAME GUGGLIGOY, aigrement.
De qui donc parlez-vous à voix basse ?
— Il me fuit ! Fallait-il qu’à ce point je tombasse,

Moi qui ne suis point mal, et garde en très bon or
Deux cents vieux jacobus, qui sont tout neufs encor !

DAVENANT, à Rochester.
Peste ! mais ce parti vaut bien des héritières !

Deux cents vieux jacobus, et trois dents presque entières !

DAME GUGGLIGOY, à Rochester.
Vous qui me prodiguiez tant de charmants propos...
LORD ROCHESTER, à Davenant.
Elle a rêvé cela. —
À dame Guggligoy.
Laissez-nous en repos.
Dieu vous damne !
Il la repousse.

DAME GUGGLIGOY.
Ils sont tous les mêmes, ces infâmes !
Tendres pour leur amante, et durs avec leurs femmes.
Des chats avant la noce, et des tigres après !
À Rochester.
Quoi ! barbare ! changer nos myrtes en cyprès !

Laisser ta jeune épouse !

LORD ROCHESTER.
Ah ! vieille aventurière !
Si le diable était mort, tu serais sa douairière.