Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/86

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moins que vous y mettrez votre cœur. Chargez-vous-en. Messieurs, vous obéirez tous deux à lady Jane en tout ce qu’elle vous prescrira, et vous me répondez sur vos têtes de l’exécution de ses ordres, Embrasse-moi, jeune fille !

JANE.

La Tamise baigne le pied de la Tour de ce côté. Il y a là une issue secrète que j’ai observée. Un bateau à cette issue, et l’évasion se ferait par la Tamise. C’est le plus sûr.

MAÎTRE ÉNEAS.

Impossible d’avoir un bateau là avant une bonne heure.

JANE.

C’est bien long.

MAÎTRE ÉNEAS.

C’est bientôt passé. D’ailleurs, dans une heure il fera nuit. Cela vaudra mieux, si sa majesté tient à ce que l’évasion soit secrète.

LA REINE.

Vous avez peut-être raison. Eh bien ! dans une heure, soit ! Je vous laisse, lady Jane ; il faut que j’aille à la maison de ville. Sauvez Fabiani !

JANE.

Soyez tranquille, madame.

La reine sort. Jane la suit des yeux
JOSHUA, sur le devant du théâtre.

Gilbert avait raison, toute à Fabiani !



Scène VI.

Les Mêmes, moins LA REINE.
JANE, à maître Éneas.

Vous avez entendu les volontés de la reine. Un bateau là au pied de la Tour, les clefs des couloirs secrets, un chapeau et un manteau.

MAÎTRE ÉNEAS.

Impossible d’avoir tout cela avant la nuit. Dans une heure, milady.

JANE.

C’est bien, allez. Laissez-moi avec cet homme.

Maître Éneas sort. Jane le suit des yeux.