Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome IV.djvu/37

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Le Roi|c}}

Il est moine à peu près, elle est nonne Presque.

Le Prieur


Oui, mais ils auront les dispenses qu'on donne

Aux princes, et pourront s'épouser.

Le Roi, au marquis.


Moi le loup,

J'entre en la bergerie, et je puis briser tout.

Pensif, à part.

Eh bien, non. Cardinal d'Orthez, va, tu m'arranges,

Vieux démon qui fait croître ensemble ces deux anges!

Enfants, adorez-vous avec un tendre émoi.

Ce complot contre moi, je le tourne pour moi.

Que Rose épouse Sanche! oui, cela fait mon compte.

En mariant ta nièce à mon cousin, vicomte,

Tu veux par Salinas me dérober Burgos.

C'est bon, je laisse faire. Et nos droits sont égaux.

Et moi, qui comme toi de mon bien suis avare,

Je compte par Orthez te prendre la Navarre.

Moi, je te tiens par elle et tu me tiens par lui.

Donc, que ce mariage ait lieu. Soit. Aujourd'hui

On s'épouse; demain on s'attaque.

Regardant au dehors.

L'infante Est belle.

Pensif.

La façon de régner triomphante,

C'est d'employer pour soi, d'un air presque endormi,

Le mécanisme obscur qu'a fait votre ennemi.

L'intrigue retournée entre à votre service;

Il voulait vous tuer, son bras dévie et glisse;

Le coup de poignard bête à l'endroit qui vous plaît

Frappe, et votre assassin devient votre valet.